De fortune

Paru chez lundi matin en juin 2021.

Pour clôture et bilan de l’exercice avant plus confus compte tenu des précipitations extra­ordinaires en haleine et qu’elles ne laissent à l’occupant qu’à occuper en général de force son coffre panique ou se figurer ramper dans ses gaines enrichies de bronzes de boudoir, de regards et de courants ouverts, jusqu’en façade aux capillaires perlant, méats simples ou bouches fortes donnant sur le bassin de boue et le ravinement à terme du coffre dehors, d’où se tenir sur ses gardes et dans l’attente avant repli, l’arc de chasse au poing, le manche de pioche, derrière la porte, derrière le fleuve jusque-là travaille.
Quant à ceux qui n’occupent pas, qu’ils soient emportés, défense de se baigner dûment visible en place et servir ce que de droit. Ils feront dépôt plus loin en lieu sûr. Sous séquestre en attendant le repli définitif l’occupant de longue haleine au besoin n’a qu’à se maintenir par l’exercice sans re­lâche de l’examen continu de ses réseaux privés d’adduction et d’évacuation de la source à l’embou­chure, ou par l’exercice du pédalo d’appartement à assistance électrique si nécessaire. À s’y tromper, on croit presque avancer. L’assis­tance thermique suppose la fumisterie certifiée, y compris l’hybride, sous peine évidemment d’asphyxie et d’intoxications.
Mais c’est le fleuve qui avance sa boue, lave l’obstacle, l’emporte, le bitume, ou recule, à regret, mais recule partout. Alors c’est bien qu’on avance, cette vague d’étrave. De poupe alors. Plus loin l’aval partout selon l’heure et la tendance des précipitations amont et de l’état alors du relief entre. La boue troue, emporte, apporte, jointe, très provisoirement, fouille, congère indifféremment, le coffre comme tout solide au fond discontinu. C’est qu’elle terrasse et s’offre et colmate à très court terme et grande échelle les noues et les caniveaux qu’elle veut, très provisoires à l’endoscope comme à l’œil de Sirius et que l’aval de l’amont le soir est le matin l’amont de l’aval plus loin et alors l’alimente aussi généreusement qu’il était alimenté jusqu’à provoquer la diffusion en urgence de bulletins continus d’alerte vague submersion de plaine nord-nord-ouest puis aussi bien à l’instant sud-sud-est sur un secteur douze provisoire, bilan à prévoir de douze pourcents également le hasard de l’exercice des chiffres.

Mais il y a l’œilleton, aussi partout, l’œilleton de porte figure de pâle devancier, l’œilleton partout dans tout solide capable d’endoscope, jusqu’à se pratiquer en façade ou dans toute pièce du coffre sa petite meurtrière exprès selon l’urgence de la stratégie dans tous les matériaux y compris la faïence, mèche garantie trois mois.
Mais pas capable de réplique embarquée depuis son poste, alors le manche de pioche désespéré faute de poix, le manche capable n’attend que ça lui mais neuf, jamais fait gourdin faute de bassin-versant favorable, faute de bon flux, d’intrus d’amont décidé à débarquer l’occupant et prendre ses aises, venu exprès pas plus que porté là au gré des, faute d’intrus d’ailleurs mort ou vif. On n’a même plus de quoi ne plus oser sortir chercher sa baguette. On aurait pu les passer à tabac, presque les retenir à déjeuner dehors, un petit vent de folie sage. Un résultat annuel, sinon positif, très satisfaisant, et consolidé. Alors on peut rentrer, du moins replier la fibre et préparer les croûtes à l’ail.

Les bottes. Des bottes. Peut-être. Pour aller dedans.
C’est-à-dire, dans la boue : la boue dehors : la boue dedans c’est tapis ! chaussons ! Pour aller dehors mettre le pied dans la boue. C’est-à-dire, mettre la botte, dans la boue. La cheville, le mollet, le genou là dans la botte bien de plain-pied dans la boue cadastrale.
Mais jusqu’où prendre pied, à mi-mollet les limites d’une botte ordinaire font craindre dès le pas de porte pour les suites de la promenade pour ne rien dire du trajet domicile-travail, dès lors qu’elle a pu ouvrir sur le dedans par convention sans livrer passage à la boue dedans mais aux bottes dehors et à la crainte légitime qu’elles ne s’envasent comme ventouses ou que comme bottes ordi­naires et non cuissardes ni waders respirants pour pêche à la mouche avec bretelles réglables elles ne se remplissent vite si ce n’est à l’instant voire s’envasent aussi selon la profondeur du sol naturel ou terre ferme ou selon sa consistance devenue alors plus ou moins liquide c’est-à-dire selon sa présence encore ou non empêche carrément de nager voire entraîne par le fond s’il en reste. C’est que dans la confusion toute crainte est légitime de la profondeur de la boue visible ou supposée visible en tant qu’opaque au-delà d’une phase de quelques millimètres peut-être perméable à l’œil, de quelques centimètres perméable à la botte jusqu’aux mollets, aux cuisses ou aux bretelles, de sa consistance selon la profondeur, de sa concentration et de sa composition jusqu’à la présence ou non d’un lit ferme ou plus ferme où poser ou enfoncer le pied, et que toute crainte est d’autant plus légitime que ces phases vues de l’esprit s’aggravent non seulement de courants descendus de-ci de-là et de leurs couleurs propres ocres, bleues, sanguines selon le jour ou l’heure et l’état du bassin et de ses vivants et de ses morts, mais de remous très locaux patouillant sans solution de continuité toutes couleurs et le haut, le bas et la rose des vents la plus immédiate sans les plus beaux effets de matière, bouillons et volutes attendus, mais la boue. L’état de l’art à l’heure qu’il est quant à l’état des reliefs du bassin le confirme.

C’est donc que la crainte est légitime que quel que soit l’occupant, exactement le même ou non selon l’heure, l’état, la distance et la présence d’un plancher sous la boue et des niveaux de ses plateaux, talus, levées, noues, caniveaux et fosses ne doivent être entendus du public et manipulés que comme coefficients d’un modèle simple et par nature privé de fondements mais assez robuste pour alimenter sûrement la diffusion de bulletins d’alerte continus sans bornes supérieure et infé­rieure à l’instant, même amiables, et servir ce que de droit, mais demeure la propriété de l’occupant exactement le même sur une profondeur réputée infinie par le présent Code minier sauf cas de ressources alors propriétés de l’État au même titre que les sols et sous-sols relatifs.
À retenir donc que la crainte reste et promet de devenir toujours plus légitime et bien fondée que tel amont ou telles abysses tel jour ou telle heure apportent et déposent leur lot d’indésirables et leurs manches de pioche prêts à en découdre pour exploiter les ressources réputées ou établies entre ces bornes, ou simplement chercher matière à litige à l’occupant comme à l’État en dernier recours, ou simplement barboter en douce manches de pioche, sondes, décamètres, lochs à flotteur, pneus, crocs de batelier et jusqu’aux bottes laissées sécher à portée du perron faute de pouvoir les laisser sécher sur le perron même inondé et aux chaussettes laissées dedans.

Le vent dans les branches nues suffit-il à distraire un temps de la boue dessous vu depuis l’endoscope de façade et le confort du canapé, d’un doigt. Vu et entendu si le modèle et les options de l’appareil le permettent.
Le vent sur les façades vis-à-vis voisines, lointaines ou tout contre, sauf apport d’un nuage de sable et son césium ou non ne suffit pas, avec la plus haute définition, la meilleure expérience im­mersive unique, toutes aveugles, sans un cil, un store, un volet pour battre, tous restés bouclés, tous peut-être tout piqués là-bas des pores des visites de l’œil du lieu et son foret, mais invisibles d’ici-même à la meilleure définition du plus profond téléobjectif, mais plus sûrement encore pour leur plus grande part presque intacts, superstition ou non chacun préfère ménager quelques postes choi­sis plutôt que les multiplier et devancer en quelque sorte le travail de sape et de corrosion de la boue et l’œil se mène face au même platane, à la même maçonnerie et il le voudrait, au même amont.

Le vent dans les branches nues vu depuis le confort piloté d’un doigt lisse suffit à distraire un temps de la boue dessous, un bref ballet de choses sans autre ordre que l’arborescence reposante pour l’esprit noyé de confusion, le tronc pris le collet dans la boue plus ou moins jusqu’à la fourche, et de la fourche aux derniers rameaux qui ne passeront pas l’hiver, le balancement selon la section et la vigueur de ce qu’il reste de bois vifs et parfaits dans le vermoulu, et ce que le vent en porte pour l’oreille selon ce que permettent l’équipement et l’attention résiduelle lissée en tant qu’elle aussi sujette à des hauts et des bas toujours plus strictement bornés voire qui sait bientôt convergents mais vers quelle limite ordinaire.
Mais quelque aléatoire qu’il soit le ballet de l’arbre dans le vent pour l’œil du confort comme pour l’œil sorti par la porte se hasarder au pied de tel platane se fait vite monotone, le platane, s’il est bien question d’essence, le frêne se balance nu, bien. Le frêne est condamné quoi qu’il arrive, si ce n’est lui ses descendants. Le platane, les allées avec, vrillette, capricorne des maisons avec, sitelle, ce qu’on voudra, mais quel ennui, pour l’œil et l’oreille, passé un temps, qu’ils balancent, craquent, menacent sur la boue, mais tombent, par morceaux, tout entiers, se débitent comme bûches, comme radeaux d’enfants, mais se pendent s’il faut car quel ennui.

Une nouvelle meurtrière renouvellerait peut-être l’attention face à l’amont du jour et les menaces qu’il charrie ou à l’aval pour l’inutilité du geste si ce n’est pour s’assurer de ce qu’il emporte de visible et qui flotte, ou pousser l’œil jusqu’au pied de la prochaine façade, mais au risque inconsidéré de voir sa fibre emportée par le courant, prise en route entre des branches ou par les aspérités d’un bois flotté ou tout frais tombé mais dérivant, sectionnée net contre un obstacle fixe et comme tel travaillé comme poreux mais encore tranchant ou simplement abrasif, son équipement moteur ni sa fraise n’étant pensés pour évoluer dans la boue encore moins courante mais bien pour progresser par galeries dans le solide autant que possible homogène jusque-là, entrer dans une simple salle ouverte en carrefour à force de passages dans le béton plein comme dans une des alvéoles d’usine de l’aggloméré coûtant à la tête de l’instrument une perte de portance sans issue et il n’a plus qu’à rebrousser chemin.
Un beau risque, si jouant son va-tout l’occupant prenait sur lui de projeter son éclaireur jusqu’au pied de la prochaine façade, le point de vue suffirait peut-être pour mesurer au nombre de ses pores l’emprise de la superstition sur le prochain occupant plus inquiet de l’intégrité de son propre coffre que de sa sécurité immédiate et le cas échéant mettre de son côté les décisions qui s’imposent sur la table.
Faute qu’une telle perspective lui permette une captation assez définie pour localiser autant les capillaires que les bouches vis-à-vis il n’est pas exclu que la fraise retrouvant de son milieu s’y fraye aussi naturellement qu’à domicile un chemin et qu’en escaladant la sous-couche et traversant et affaiblissant par là chaque galerie elle donne un échantillon statistique des croyances et stratégies ayant cours chez un premier voisin quant à l’horloge de la mort tous matériaux.

La même opération d’intelligence secrète au creux du premier arbre venu, frêne ou platane tê­tard, genévrier rabougri, pas plus donc que vers le buis et son nuage d’odeur de pisse de chat.
Non seulement ce serait exposer la fibre de l’œil aux mêmes risques insensés en temps ordinaire, mais pour un gain tactique très probablement nul ou discutable, l’examen même statistique de l’état de la matière d’un arbre ou d’un arbuste ne comportant en lui-même aucun enjeu à la hauteur du bénéfice-risque en cours de l’ordre de douze soit bien en-deçà des normes élémentaires de projec­tion logistique à plus forte raison à domicile y compris la Patrouille de France versus tente minute et les badauds les moins formés à l’art mais bien alignés facile, y compris tout aussi bien en opération extérieure ici toute en risque et sans bénéfice-image de puissance de projection de forces avec ou non violeurs latéraux ou meurtriers du corps, car, secrète, et tout au plus alors avec voyeurs en tant du moins qu’actuels si ce n’est passage à l’acte chez la plupart alors au coin de la rue mais pour la plupart en vue pas si lointaine mais pas immédiate d’un orgasme mou mais habituel avec le temps car, il faut satisfaire les hommes, ou qu’ils puissent se satisfaire, sous peine de débâcles encore dans toutes les mémoires ou de mutineries, mais avec vue ici sur leur intérieur même et sur leur poste alors d’autant plus mou.
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Ça soulagera peut-être plus tard, cet état de choses.
Peut-être une fois assuré l’accès au collet de l’arbre, le premier venu ou n’importe, car une fois assuré de la beauté du geste comme seul mobile d’une sortie désespérée le cœur de cible pèse peu tant que les mètres linéaires de bobine de fibre suivent, une fois à l’abri du bois et comptant sur aucun dommage amont, le jeu d’enfant que de se rendre compte par soi-même lisse dans le terrain du beau travail des scolytes sous l’écorce dans des galeries qu’on croirait forées pour l’œil même pour leur diamètre comme sur mesure, n’étaient leurs lacets irrationnels et leurs culs-de-sac partout aberrants ou qui sait points d’envol de l’insecte parfait, mais qui l’heure dite sous l’écorce déposée par leurs larves et les autres feront figure d’intéressants géoglyphes sur lesquels ne manqueront pas de se pencher les amateurs d’invasions comme de projections viriles et de spéculations.

Mais moins faute de bande passante que de redressement et de capacité de calcul le miroir tendu depuis cette vigie dans la branche ou le rameau même nu de feuilles dans le vent ne rapporterait pas d’écoute assez stable pour soulager le besoin de se surprendre dans l’état où se mettre à l’heure de ce premier retour sur soi mou faute de mieux à surprendre et se jeter dessus comme son bien de force un sale quart d’heure, faute aussi de buissons d’affût d’où se jeter dessus, faute surtout de quoi se jeter dessus dehors comme dedans par surprise de droit domestique sous sa protection dès lors et si ce n’est pour toujours du moins jusqu’à péremption et venue des premiers géoglyphes de la chair, par exemple du sarcopte de la gale, que l’endoscope bâtiment ne permet pas de mettre au jour par sa taille et son équipement moteur pensés non pour le tissu meuble d’un corps animal mais pour les droites minérales bâties voire par exception le bois de cœur, l’aubier ou les maladies os­seuses sous peine de dépréciation technologique irréversible du fût.
Faute de voir et davantage faute de quoi voir, pour se voir, pour se voir surpris, pour se voir surpris voyant, pour se voir surpris se voyant fixe ici de là quel que soit le degré de misère à ce moment, pousser l’œil d’ici au plafond par tout détour de l’intérieur ne cause pas davantage le bon effet, ou jusqu’au joint des murs et des plafonds, ou des murs et des sols, dont depuis le temps tous les passages et boudoirs, boîtes de dérivation, pieuvres et gaines, voies d’airs neufs et usés, de récupération sur airs viciés, d’eaux-vannes, grises, potables, ventilations primaires et ainsi de suite et tubages, drains, compteurs, tableaux, caisses, arbres de volets roulants et centres servomotiques sont connus comme la poche toujours plus sans surprise par nature et ne donnent sur aucun boyau, aucune salle jusque-là miraculeusement conservée d’où retourner contre soi l’œil enfin surpris du nouveau belvédère et de prendre enfin sur le fait l’occupant dans sa posture.
Rien à attendre de l’intérieur non plus ni pour le voyeur ni pour l’exhibitionniste ni au fond pour l’œil lisse même de l’occupant qui n’a plus qu’à abandonner la partie invisible, aveugle et bredouille, seul sans rien, sans surveillance que celle de la boue dehors et à mesure dessous et de ce qu’elle charrie qui flotte ou entre deux eaux.

Pour ajouter à la confusion de l’occupant de gré ou de force au cœur de l’épisode continu extra­ordinaire pour l’intensité, la constance et l’homogénéité sur l’ensemble du territoire et dans le temps sans exception, à en juger par les bulletins quotidiens des tendances alertes à dix quinze jours, mensuelles, saisonnières, décennales et ainsi de suite et si ce n’est plus et pire pour tous les usages, du tourisme à l’industrie de l’assurance des désastres et dommages qui ne manquent pas, rien ne s’offre davantage à l’œil qu’aux autres sens gourds pour ne pas dire tout à fait recroquevillés tout au fond du dernier cul-de-sac du labyrinthe de leur trou, à commencer par construction par l’oreille et la conduction osseuse où n’entrent que les gargouillements des chéneaux et des descentes d’eaux de pluie jusqu’aux puits dit perdus proprement coffrés et maçonnés alors par temps sec insouciant et les mener en lieu sûr, du point de vue du moins du bâti et du confort d’un engazonnement satis­faisant aux abords alors immédiats, à savoir le sous-sol naturel où suivre son cours sans amener d’autres dégâts.

Qu’il ait ou non participé à la pose de ces conduites forcées, l’occupant ne saurait sentir ni se rappeler plus loin le bon temps sec de la maîtrise d’ouvrage ni d’œuvre ni les joies des fondations au faîtage et son bouquet ni la météo favorable tout du long, un après-midi de juin, une plage urbaine à portée de ligne 18, une serviette pour deux et deux maillots dans le sac d’école, ne pas se sécher les cheveux avant que l’autre se soit séché le reste, puis les cheveux l’un et l’autre, puis la serviette roulée mouillée dans le sac. Chasse aux squelettes d’oursins. Une nuit de juillet, couple nu dans la Dourbie. Petit matin dans la crique tête en bas devant le poulpe. Une nuit de juillet, tour de l’île du fou de l’île par temps variable à agité, kern de ses vêtements sur la limite des sables, lui droit dans les vagues. Bain bouillonnant dans les rapides et dernier saut de l’ange du haut du barrage. Des turbines dans les descentes d’eaux ou des micro- ou des macro-usines marémotrices omnidirection­nelles en temps et en heure moins frivoles auraient tiré parti du jardin. Un agachon dans les posido­nies. Un nuit de juillet, le fou de l’île alors encore aux affaires en vacances hurle de terreur devant la marée basse, chausse son chien de petits sacs, donne la première poussée à son caddie de biens et s’enfonce dans les marais. Scaphandre le long du tombant de l’Épave. Plongée libre et la bouée ré­glementaire. Épave flottante du Zodiac. Une zone classée naturelle les poissons vous mangent dans la main. Pêche sportive, plongée libre et plongée bouteille suprémacistes, le nouvel eldorado du golfe, les stations alpines dans les starting-blocks, l’Atlandide s’équipe, cadavres de l’épave flottante du Zodiac. Glissement du liquide-vaisselle sous le néoprène et cycle de la silice. Secours bredouilles. La marche palmée dos au courant. Passer sa planche et passer sous les murs des vagues. C’est jusqu’au bruit de la botte sucée par le fond d’une flaque qu’il n’est en pratique plus possible de se rappeler ni de reconstituer à l’oreille, jusqu’aux craquements d’arbre ou de charpente de marine ou non, frôlements des graminées, souffle devant et premières gouttes de pluie, ozone et poussière, passants qui se pressent et s’abritent, fous de la ville torse nu, récolte d’urgence des fourrages, grê­lons mémorables congelés pour mémoire ou pour preuve, visages adorables trempés.

Seul le gargouillement étouffé de la boue courant du faîtage à la ligne de flottaison dans les chéneaux et les descentes, sur les façades et les pignons, et encore à coup sûr quoique plus faible, mais provisoirement plus faible, dans le toit, dans les façades, les pignons, entrée dans les moindres défauts, pores, fissures partout bientôt cheminées, goulets, failles puis fractures franches et aquifères levés si bien qu’au lieu d’évoquer le tendre confort de la sécurité bien au propre gâteau bûche dans le poêle, il n’approche la perspective que du sucre sur la cuillère à absinthe. Tout risque de gel heureusement exclu par avenant, qui alors ferait voler en éclats voire en poudre tout ou partie de ce qu’il est convenu d’appeler le fragile édifice ou frêle esquif selon le portefeuille risque-sinistre en cours. Le beau geste d’une fin d’automne continue, d’un printemps pourri d’avance à jamais c’est que cette eau qui prend tout ne prendra pas comme glace. Elle aurait joué là dans les murs, le toit, la dalle, une tout autre musique de craquements saisissants un temps.
Mais il faut compter que la boue partout autour selon l’heure en moyenne équitablement aura plus tôt fini de ronger les fondations que la pluie de ronger l’intérieur du coffre et l’aura tôt ou tard pour de bon déséchoué. Sans accès au dehors pour lancer aucune bouteille sciée le nécessaire pour l’augure sur la proue du jour pour baptême, on le verra dans le soulèvement des flots, selon l’avan­cement de la sape, sombrer sur son flanc ou comme on peut ou non l’espérer s’emporter comme pierre ponce parmi les autres choses dérivantes chacune ballotant sur son métacentre et suivant la poussée, parmi les autres bâtiments et leurs occupants comme ceux qui n’occupent pas passant par tous les états du progrès des dommages plus rapides des tissus que de l’aggloméré de béton et tous feront dépôt plus loin.

C’est la maison qui hante le fantôme.
Inutile d’y dépêcher l’œil. Une visite de fond en comble ne révélerait en fin de compte qu’un échantillon insuffisant du rapport du creux sur le plein du solide jusque-là et partant de la perspective d’une heureuse mise à flots le jour j légèrement moins qu’un et de prendre le large immobile.
Elle ne ferait pas davantage la part entre les choses des fondations mêmes, les choses des dépôts plus ou moins colmatés du courant, les choses de la matière du courant plus ou moins ferme selon la pro­fondeur et la rencontre de grumeaux, de la surface aux pressions les moins supportables hydrogéologiques et sans solution de continuité des ferrailles du béton à la boue la plus onctueuse au-delà des bornes.
Stratégie du vivre avec pas pénaliser et laisser mourir avec là-dedans ni dehors rien qui soulage quoi que ce soit en attendant mais ce qui doit se soulager ou soulager ne lâche prise qu’au couteau à huîtres. Discrétion du couteau à huîtres à terme. Stratégie du vivre et laisser mourir sans seul dedans à petit feu dehors stratégie du laisser venir tout corps.
La matière discrète fondue du fond de cale à sec de toiles. La matière discrète de l’endoscope, de la fraise, du canapé, du doigt lisse, ferrailles de l’ébauche d’argile au fond pierre ponce. Plus loin pâte. Ferrailler plus. Plus loin toujours pâte, granulats, jus puis pâte. Hors d’équilibre. Élastique à hautement élastique.
Discrétion de l’œil. Replier encore l’endoscope dans le cuir de sa trousse. Fixe ! Compter les corps flottants du vitré.

Illustration : Christian Holveck, tunnel de lave, coulée d’août 2004, La Réunion.