nature-mortier

prendre son souffle chacun côte à côte dans le joint même du mur où ne pouvoir qu’avancer sans rouler, suivre, dedans, tout debout, ballant, piétinant en canard sans sortir un genou de l’aplomb, la tête concen­triquement alignée n’avalant que la colle qui tire déjà profond dans le mur, prend, pour souffle, le joint même, bouche à chantier sec, sale, propre, partout, deux trois bouches le mètre linéaire, trois quatre les enfants, à perte de vue, plaines, collines, calanques, fiords, deltas, mangroves, becs, estuaires quelconques, attendent l’avancement, l’avancée du mur en ligne de front cyclopéenne, car l’œil abrasé descendu à ras de l’arête pour la rectitude menacera de mettre en perce énorme, n’avalant que le mur et sa semelle, sans charge, sans descente, que le long, tout le long l’arase parfait les accidents du terrain, restaure l’horizontale du nord au sud, le bloc de tête n’avalant que la tête renversée, la bouche à l’axe, au ciel, remplie, fermée, vibrée, tirée, sans autre charge qu’avancer avec, dedans, pousser dedans bouches et pieds, devant, piliers creux attendant qu’on les ferraille et qu’on les coule et qui avancent ossaturés, invisibles, presque mascaret, mais devant, bien dedans, hauteur significative, muraille inexorable aux variations du sol, implacable d’aplomb, de rectiligne uniforme sans équerre vers le contact provisoire, le cordon littoral, la carte idéale du fracas de la valleuse contre la vague, mais c’est lui qui vient, le mur, contre la dune, la valleuse, la falaise, les frapper et descendre frapper et couvrir plateau, talus, glacis, plaine, fosse, dorsale, d’abord écraser la ligne des trains de vagues, digue scélérate, à broyer une à une, haut mal de l’écume convulsée, toujours plus haut et plus profond, plus fort, plus large, le pied alors orthogonal, comme chez lui dans le mur plus large, la bouche toujours sèche, pleine, la langue prise, le souffle toujours coupé, l’aplomb toujours parfait, souffle colle prise, gravier du béton des blocs moulé terminal à la bronchiole, vascularisé deux-cents mètres carrés durs dedans fixe, de la pierre fluide bâtie prise avancée là comme redevenue fluide s’ouvre la crête sous la poussée et se répand en tissu, reparue pas magma, reparue pierre comme fluide, pas boue, grossière à la main mais comme fluide, comme à l’instant dégorgée depuis des toupies poires ou des poches à douilles du ventre du mur mais pas vomie, pas renflée à la crête, à l’endroit des bouches, des douilles, des canules, des pores de la crête, la pierre fluide ne coule pas à ses pieds le long, colle plan à l’instant prise rapide tout contre, coule plan plus loin sans rien laisser d’elle, matière, trace, colle à l’instant, pave le plan parfait de bourrelets de coussins à hauteur de tête du mur, de cellules pressées côte à côte en rayons, pas magma, pas pierre, mais restaure, corrige, fait huile, yeux, phase, fige, coule, fige, dalle depuis la ligne alors idéale et réelle littorale vers la terre, vers le large, fait sans renfler profil de té pur vers la terre, vers le large, pont sans pile partout sous quoi peut bien baver longtemps ou une fois pour toutes toute houle nouée en un choc, coalisée, ralliée comme pilon, comme conscience, attaque avec perte et prise, grand arc, écume et aura du tronc, de la fourche et des membres, face au mur, les mains dans le dos, le dos au mur, les yeux bandés, exécution l’épilepsie sous le nouveau stromatolithe, dans le souffle nature-mortier, trop frais, trop pris, trop vite pris, trop d’eau, trop sec, tiendra, tiendra pas, tiendra combien