Category Archives: textes courts

De fortune

Paru chez lundi matin en juin 2021.

Pour clôture et bilan de l’exercice avant plus confus compte tenu des précipitations extra­ordinaires en haleine et qu’elles ne laissent à l’occupant qu’à occuper en général de force son coffre panique ou se figurer ramper dans ses gaines enrichies de bronzes de boudoir, de regards et de courants ouverts, jusqu’en façade aux capillaires perlant, méats simples ou bouches fortes donnant sur le bassin de boue et le ravinement à terme du coffre dehors, d’où se tenir sur ses gardes et dans l’attente avant repli, l’arc de chasse au poing, le manche de pioche, derrière la porte, derrière le fleuve jusque-là travaille. Continue reading De fortune

Bibliomasse

Paru chez lundimatin en juillet 2020.

on a, les a, les une longue histoire du temps, les a eus le grand éloge commun, le bref éloge pas paradoxal, eu encore le de quoi le ceci le cela est-il le nom, l’homo ceci cela, le ceci de cela, les le goût de cela, les le chapeau du chauve, du pauvre, les le chauve de rien, les le pléonasme de l’oxymore, l’occis du vif et le vice versa les plasmes à mort, on les a eus le siècle pastèque, un spectre hante la civilisation Continue reading Bibliomasse

nature-mortier

prendre son souffle chacun côte à côte dans le joint même du mur où ne pouvoir qu’avancer sans rouler, suivre, dedans, tout debout, ballant, piétinant en canard sans sortir un genou de l’aplomb, la tête concen­triquement alignée n’avalant que la colle qui tire déjà profond dans le mur, prend, pour souffle, le joint même, bouche à chantier sec, sale, propre, partout Continue reading nature-mortier

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le sur le point de se retourner, contre et dedans dehors, parlerait la langue de la voix de femme et d’homme, d’enfant, de vieille et de vieux ensemble au pied de la table du roc, du cours d’eau, tous le pied au lit du cours d’eau le plus proche, dans l’enherbé, le tenu par des saules ou des peupliers, l’abrupt à creux des racines, le gravier, les troncs, les branches tombées, le limon, les galets, le stérile, le presque, peu importe

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Sphaigne

Une jeune femme cède la place. Un gros garçon agressif et haut perché poursuit la balle. Le temps presse avant l’orage. Le type et le génie du crime profond. Cadre en tricot écossais. Une violoniste au dos de la main annoté. Un gant égaré. Une joue ronde portant le collier de trois jours. Un veilleur de nuit pas commode. Un journalier ôte sa casquette. Il serait vain de le suivre. Un jeune marié de groupe en groupe donne à chacun un instant. Un avis favorable. Mendiant indisposé que remplace un ami au pied levé. Une équipe adverse en prend à son aise. Le pilote d’une nacelle à coulisses, au bout d’un bras articulé et bandé de vérins, en actionne d’un doigt le moteur à explosion et passe en oscillant laver la vitre suivante. Dénouer ses cheveux pour avoir plus chaud. De profil, une femme enceinte ne porte pas à la bouche sa boisson. Continue reading Sphaigne

Bifide

Je me suis encore fait disputer. C’est pourtant bien simple, me martèle-t-on, je n’entends pas un traître mot de ce que tu dis. Bavasse, oui, mais avale ta salive, écarte tes dents, remue les lèvres, que sais-je, exerce-toi la langue, qui est un muscle, pour l’amour du ciel, au lieu de ce long clapotement monotone. L’exemple, pourtant, ne manque pas, songe au faucheux gracile, au tractopelle aux gestes déliés : à la harpe où courent des doigts. Et non, ce brouhaha plutôt, es-tu donc si nombreux ? On voudrait pousser la porte sur ce babil enfumé, avec un soupir de soulagement, fuir ton fracas de fourchettes et de mâchoires, on voudrait refermer ton capot. Mais il semble, adhésive clameur, que tu habites mon tympan, te loves jusque dans ma cochlée où, sans doute, tu prospères.

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